Le jour suivant, le dimanche nous visitons l'hôpital central de Jaipur. D'abord la maternité qui est séparée du reste de l'hôpital central. Le service médical public est divisé en 3 catégories en Inde : l'hôpital central d'un état (ici le Rhajastan), des hôpitaux de seconde catégorie dans les diverses provinces et enfin des hôpitaux de proximité dans certains villages dont Manoharpur que nous aidons.
- La maternité accueille les grossesses à risques. Les femmes enceintes dont les grossesses se déroulent normalement accouchent encore à domicile ou alors viennent à la maternité, accouchent et sortent le lendemain. Poids moyen d'un bébé indien : 2 kg à 2kg500. C'est 1 kg de moins que la moyenne belge. Les indiens sont lacto-ovo-végétariens, consomment rarement voir pas du tout de poisson (en fonction de leur caste d'origine) sont pour la plupart pauvres et n'ont donc pas accès à un grand nombre de denrées alimentaires. Les grossesses à risques ont les mêmes causes que chez nous : pauvreté, travail harassant, manque de sommeil, drogues, sida, tuberculose....L'organisation est sans faille mais l'argent manque alors, c'est la débrouille. La prévention est une règle en Inde : prévention de grossesses non désirées, du sida, de la tuberculose, des MST, de la drogue etc....
- Le malade en Inde est accompagné par toute sa famille (entendez frères, soeurs, oncles, tantes, parents, enfants...) à l'hôpital, ils dorment tous à l'extérieur sous des abris de fortune ou dans des logements en dur en fonction des revenus familiaux pendant que le malade reçoit 2 laissé-passé pour sa famille et entre à l'hôpital avec ses deux personnes. Les laissé-passé peuvent changer de mains mais sont contrôlés par un garde afin que l'hôpital qui ressemble déjà à une ruche ne soit pas transformé en capharnaüm. C'est la famille qui prendra en charge les soins tels que la toilette, le levé du lit... bref tous les actes qui ne demandent pas la présence pointue de l'infirmière car si la norme parle de'1 infirmière pour 4 patients elles sont en réalité 1 pour 100 patients.
- L'hôpital central accueille plus de 20000 patients par jour, c'est hallucinant. Nous comprenons que l'Inde est le pays de la démesure. Le choc est violent, il y a tant à faire, tant d'aide nécessaire, nous sommes tous choqués par les conditions de soins car l'argent manque cruellement. Nous mesurons notre chance d'être bien nés.
- Dans l'enceinte de l'hôpital les habitations du personnel, l'université. Bref un peu comme chez nous mais avec plus de proximité. Le personnel est rappelable en renfort à toute heure si le besoin se fait sentir.
- Chaque étage de cet hôpital accueille un service, les mêmes qu'en Belgique.
- Nous retrouvons toujours le côté des femmes et le côté des hommes.
- 1 salle d'op pour les femmes, une autre pour les hommes
- La réa et soin intensif juste à côté
- Hospitalisation en service ordinaire encore à côté.
- Quand le patient arrive, il s'annonce au guichet qui lui est dévolu en fonction de ses richesses ou de sa pauvreté. Il reçoit sa carte de couleur différente en fonction de son statut : les pauvres ont les soins et les médicaments gratuits (Ils les trouvent dans la pharmacie de l'hôpital); les moins pauvres ne payent pas les soins mais une partie des médicaments est à leur charge au prix fixé par l'état (la pharmacie est dans l'enceinte extérieure de l'hôpital) et les riches payent tout, les soins et les médicaments qu'ils doivent acheter hors de l'hôpital. Il n'y a que les fonctionnaires qui bénéficient d'un remboursement par leur assurance de l'état.
- En ce qui concerne le besoin éventuel d'une transfusion sanguine, l'auto-transfusion n'existe pas, si 1 personne a besoin de sang, il proviendra d'un membre de sa famille. En cas d'incompatibilité rhésus, la poche familiale rejoint la réserve et une poche compatible lui sera transfusée. Le questionnaire à remplir est en tout point similaire au questionnaire de chez nous au dire de Damien, les dons se font max 1 fois tous les 3 mois
- En ce qui concerne les déchets : tri sélectif comme chez nous.
- Poubelles noires : déchets non infecté généraux
- Poubelle jaune : déchets infectés et coton infecté
- Poubelle rouge : Plastiques, bouteilles, cathéter
- Poubelle bleue : seringues, ampoules, scalpel, etc...
- Tous les services (rhumatologie, stomatologie, cardiologie, chirurgie viscérale ... existent comme chez nous, il n'y a que la gynécologie qui est décentralisée dans la maternité du Rhajastan.
- Une fois le patient en possession de son titre d'hospitalisation, il est dirigé vers les urgences hommes ou femmes, il y recevra les soins nécessaires et en cas de besoin sera dirigé vers le service adéquat. Peu d'hospitalisation en regard du nombre de visites. De plus, la durée est souvent plus courte que chez nous car dès que l'état du patient ne nécessite plus de soins pointus, la famille entourera son malade et le prendra en charge.
- Au niveau de la pharmacie, l'Inde est le premier producteur de médicaments génériques au monde ce qui permet d'offrir une qualité pharmaceutique à moindre frais.
- L'hôpital central est nettoyé 3 fois par jour par des sociétés extérieures mais le manque d'eau est visible : il est probable que le même seau serve longtemps.
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- La salle de plâtre est ancienne. Madame Bezin en connaît le fonctionnement mais les jeunes non. Pas de sou, alors la débrouille : des bandes de gaze et un sac de gips (plâtre en poudre). Le préparateur déroule sa gaze et emplâtre la bande au fur et à mesure. Ensuite soit il l'enroule soit la replie en fonction du type de plâtre à poser (plâtre circulaire ou gouttière). Un mini film est tourné et comme il n'y a pas de patient, le préparateur simule une fracture et se fait plâtrer le poignet : les gazes sont mouillées sous l'eau courante et déroulées comme nos plâtres modernes. Il nous explique que les plâtres synthétiques existent mais sont trop chers, alors : système D.
- La salle la plus moderne de l'hôpital central est l'unité de soin intensif : tout le matériel moderne que nous connaissons s'y trouve. Sinon, l'hôpital manque de tout : personnel, lits, petit matériel de soin .....
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